À noter
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Il n'y aura pas de Divine Liturgie le dimanche 8 octobre 2023.
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Il n'y aura pas de Divine Liturgie le dimanche 15 octobre 2023.
Protection de la Mère de Dieu
Dimanche 1er octobre 2023
Le mois d’octobre est marqué par deux fêtes de la Mère de Dieu : la plus connue est celle de présentation de la Vierge au Temple ; plus discrète et pourtant très belle est celle de la Protection de la Mère de Dieu, fêtée le 1er ou le 28. Elle fait mémoire de la vision qu’eurent saint André le fol en Christ et son disciple, le dimanche 1er octobre 909. En l’église des Blachernes, à Constantinople, ils virent, pendant l’office de vêpres, la Mère de Dieu, entourée des prophètes, des apôtres et des anges. Elle couvrait de son manteau tous les chrétiens. Cette manifestation donna du courage au peuple chrétien pour repousser les envahisseurs de l’Empire. L’icône de l’évènement est exceptionnelle par la façon dont sont exprimés l’espace liturgique et la position de la Mère de Dieu par rapport à l’Église. Comme toujours, une célébration liturgique contient une plénitude de vérité et de sagesse.
La foi en la Mère de Dieu, fondamentale chez les chrétiens que nous sommes, atteste sa présence invisible mais réelle dans l’Église et dans le monde. L’icône de la fête l’indique. La Vierge est présente corporellement dans la communauté des baptisés qu’on appelle le Corps du Christ. Son assomption corporelle, célébrée le 15 août, quand on fête sa glorieuse Dormition, introduit à ce mystère. Le saint Esprit ouvre les yeux des croyants pour qu’ils voient cette présence de la Vierge, des prophètes, des apôtres et de tous les saints. Les chrétiens glorifient le Christ vrai Dieu et vrai Homme et sa présence corporelle dans son Église, mais ils glorifient également la présence de tous ceux qui, autour de lui, ont fait la volonté du Père et se sont ainsi rendus ses familiers.
L’époque que nous vivons, avec les informations qui nous parviennent par tous les canaux des médias, ne doit pas être pour les chrétiens celle du doute, de l’abattement, du découragement, ou, pire encore, celle de l’apostasie. En ce temps, comme dans les jours troublés de l’Histoire biblique et ecclésiale, les croyants assument avec courage l’adversité, ou les menaces de guerre et de persécution. Nous voyons que, dans les pays qui de nos jours subissent la persécution, les chrétiens résistent par la foi. Ils subissent la relégation, l’exil et même les souffrances de la croix, et demeurent dans la foi. Les chrétiens d’autrefois et ceux de notre temps ont le sentiment très fort de la présence du Seigneur et de ses saints ; c’est pourquoi la plupart d’entre eux ne défaille pas. Si la foi n’était qu’une névrose ou qu’une fiction, comme l’avancent certains, ou si Dieu n’était pas, les hommes n’auraient pas cette force intérieure devant la souffrance et devant la mort.
La célébration de la Protection de la Mère de Dieu nous rappelle que Celle-ci, quoiqu’Elle ne soit pas à la place du Christ, a cependant une position spirituelle éminente, « au-dessus des chérubins et des séraphins », dans une exceptionnelle proximité de Dieu, dans une exceptionnelle union avec lui. En raison de cette intimité divino humaine dont Marie est l’icône par excellence, nous savons qu’Elle étend son voile, cette relique que l’on vénère dans la cathédrale de Chartres, sur tous ceux qui croient en son Fils et Dieu, le Christ Jésus. Nous le croyons, c’est-à-dire que nous le savons, et que nous vivons de cette conviction intérieure. Mais, dans bien des époques troublées, la Vierge est apparue, dans tous les pays et dans toutes les nations et Elle a été aperçue, comme ce fut le cas pour saint André et saint Épiphane en cette fête, par plusieurs personnes. Les apparitions de la Vierge ne peuvent pas être niées. Souvent, notamment en Russie, elles donnent naissance à de nouvelles icônes qui portent le nom de l’évènement, par exemple : Pokhrov, la Protection. Notre foi chrétienne, loin d’être seulement une association d’idées et de concepts religieux, ou de valeurs morales, est une conscience très vive de la Présence.
Nous cherchons moins le sens que la présence ; nous cherchons à nous rendre présents à la Présence ; nous appelons la présence de Dieu et de ses saints ; nous savons que le Seigneur « vient, de nouveau, avec gloire » ; et nous invoquons la venue et la présence de la Mère de Dieu sur nos Églises et sur notre pays tout entier, sur ceux qui croient et sur ceux qui ne croient pas, y compris sur les adversaires les plus acharnés de la foi chrétienne. Ceux-ci sont les premiers à qui l’apparition de la Vierge, la vision de son manteau de miséricorde, pourraient apporter le goût, la saveur, la sagesse, d’un mode de comportement divin, celui que nous a montré le Christ. Les chrétiens assument l’actualité la plus brûlante par la prière, le jeûne, l’exemple qu’ils donnent de l’amour du Christ. Ils croient que Celui-ci veut sauver le monde par les prières de sa Mère très pure et de tous ses saints. Tous les chrétiens peuvent s’unir dans une immense prière à la Mère de Dieu pour le monde !
Source: sagesse-orthodoxe.fr
Les Pères du 7e Concile
Dimanche 8 octobre 2023
Le Septième Concile Œcuménique se réunit à Nicée, en Bithynie, du 24 septembre au 13 octobre 787, à l’initiative de l’impératrice régente Irène. Sous la présidence du patriarche de Constantinople saint Taraise (cf. 25 février), il assembla 350 évêques orthodoxes, auxquels se joignirent ensuite dix-sept autres hiérarques, qui abjurèrent l’hérésie iconoclaste. Aux côtés des représentants du Pape de Rome et des patriarches d’Antioche et de Jérusalem, les moines, qui avaient été si farouchement persécutés par les empereurs iconoclastes Léon III l’Isaurien (717-741) et Constantin V Copronyme (741-775), étaient fortement représentés par quelques 136 d’entre eux. Après une soigneuse préparation de l’impératrice, les Pères du Concile purent anathématiser les hérétiques, qui depuis près de cinquante ans interdisaient aux chrétiens orthodoxes de vénérer les icônes du Christ et de ses saints sous prétexte d’idolâtrie.
Ils mirent ainsi fin à la première période de l’Iconoclasme, qui devait reprendre vigueur quelques années plus tard, sous Léon V l’Arménien (813-820), et n’être définitivement liquidé qu’en 843, grâce à l’impératrice Théodora et au patriarche saint Méthode. [Ce rétablissement définitif du culte des saintes images fait l’objet de la fête de l’Orthodoxie, le premier dimanche du Carême, qui est en même temps l’occasion de célébrer la foi orthodoxe en général.] Les saints Pères anathématisèrent les patriarches hérétiques Anastase, Constantin et Nicétas, réfutèrent le prétendu concile œcuménique réuni à Hiéria sur l’initiative de Constantin V (754) et proclamèrent la mémoire éternelle des saints défenseurs de l’Orthodoxie: le Patriarche Germain (715-730) [Fêté le 12 mai], saint Jean Damascène [Fêté le 4 décembre], Georges de Chypre [Il s’agit probablement de saint Georges de Métylène, commémoré le 7 avril] et tous ceux qui s’étaient offerts à l’exil et à la torture pour la défense des saintes icônes. Dans la définition qu’ils proclamèrent lors de la septième et dernière session du concile, les Pères déclarèrent: «Nous définissons en toute exactitude et avec le plus grand soin que: comme les représentations de la Croix précieuse et vivifiante, de même les vénérables et saintes images, quelles soient peintes, en mosaïques ou en quelque autre matière appropriée, doivent être placées dans les saintes églises de Dieu, sur les saints ustensiles et les vêtements, sur les murs et les tableaux, dans les maisons et sur les chemins; aussi bien l’image de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ, que celles de notre Souveraine immaculée la Mère de Dieu, des saints anges et de tous les saints. Plus on regardera en effet fréquemment ces représentations imagées, plus ceux qui les contempleront seront amenés à se souvenir de leurs modèles, à se porter vers eux et à témoigner en les baisant une vénération respectueuse, sans que cela soit, selon notre foi, une adoration véritable, laquelle ne convient qu’à Dieu seul. Mais comme on le fait pour le signe de la Croix précieuse et vivifiante, pour les saints évangiles et les autres objets sacrés, on offrira de l’encens et des cierges en leur honneur, selon la pieuse coutume des anciens.
Car l’honneur rendu à l’image remonte jusqu’à son modèle, et qui vénère une icône vénère en elle la personne (l’hypostase) qui y est représentée. C’est ainsi qu’on gardera l’enseignement de nos saints Pères et la tradition de l’Église catholique qui a reçu le message de l’Évangile d’une extrémité du monde à l’autre». Ce n’était pas seulement le culte des saintes images que les Pères défendaient ainsi, mais au fond la réalité même de l’Incarnation du Fils de Dieu: «Je représente Dieu l’Invisible, dit saint Jean Damascène, non pas en tant qu’invisible, mais dans la mesure où il est devenu visible pour nous par la participation à la chair et au sang. Je ne vénère pas la matière, mais je vénère le Créateur de la matière qui pour moi est devenu matière, qui a assumé la vie dans la matière et qui, par la matière (c’est à dire son corps mort et ressuscité) a réalisé mon salut». [1er Discours sur les saintes Images, 16 (PG 94, 1245)] En assumant la nature humaine, le Verbe de Dieu la divinisa sans qu’elle perdit ses caractéristiques propres.
C’est pourquoi, bien que dans son état glorifié elle ne soit plus accessible à nos sens, cette nature humaine peut cependant être représentée. Et l’image du Christ, dont la fidélité est garantie par la tradition de l’Église, devient présence véritable de la Personne divine et humaine de son modèle, canal de grâce et de sanctification pour ceux qui la vénèrent avec foi. Le second concile de Nicée est le septième et dernier Concile Œcuménique reconnu par l’Église Orthodoxe. Cela ne signifie pas toutefois que d’autres conciles œcuméniques ne puissent se réunir dans l’avenir, mais plutôt qu’en prenant le septième rang le synode de Nicée a assumé le symbole de perfection et d’achèvement que représente ce nombre dans la sainte Écriture (cf. par exemple: Gen. 2, 1-3). Il clôt l’ère des grandes querelles dogmatiques, qui ont permis à l’Église de préciser en des définitions excluant toute ambiguïté les limites de la sainte Foi orthodoxe. Désormais, toute hérésie peut et pourra être assimilée à l’une ou l’autre erreur que l’Église rassemblée en conciles universels a anathématisées, depuis le premier (325) jusqu’au second concile de Nicée (787).