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Homélies
2024

Dimanche de la Croix

7 avril 2024

Homélie donnée lors du dimanche de la Croix par l'archiprêtre Nectaire (Jean-Paul) Féménias Église Orthodoxe en Amérique - Archidiocèse du Canada:

Dimanche de la CroixArchiprêtre Nectaire (Jean-Paul) Féménias
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Dimanche de Saint Jean Climaque

14 avril 2024

Homélie donnée lors du dimanche de Saint Jean Climaque par l'archiprêtre Nectaire (Jean-Paul) Féménias Église Orthodoxe en Amérique - Archidiocèse du Canada:

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Homélies
2023

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1er Dimanche de Carême - Triomphe de l'Orthodoxie

5 mars 2023

Jean 1, 43-51

Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon? Aujourd’hui les premiers disciples se joignent à Jésus de Nazareth. Ils ne savent pas trop qui il est, mais des signes leur apparaissent qui les incitent à le suivre. Nous aussi pouvons-nous poser la question : peut-il sortir quelque chose de bon de ce carême? La vie n’est déjà pas facile, faut-il en rajouter ?

 

Ces disciples s’engagent à suivre Jésus sur la foi des signes donnés par les prophètes, faisons comme eux et engageons-nous sur les témoignages ce ceux qui l’ont suivi. De tous ceux qui ont vécus dans un carême permanent. Ils sont légion à avoir tout abandonné, à avoir mené une ascèse si dure que nous ne voyons même pas comment cela est possible; à avoir affronté les foudres des incroyants et des hérétiques. Regardez autour de vous, une petite partie d’entre eux sont là sur les murs qui nous entourent et qui prient pour nous soutenir par leur exemple.


Mais il fut un temps ou le monde essaya de nous priver de leur aide, en empêchant la représentation de tout ce qui est l’objet de notre vénération. Ce fut le règne des iconoclastes. Ceux-ci prétendaient qu’il n’y avait pas de différence entre les saintes images et les idoles, et se référaient à l’ancien testament : « Tu ne feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. (Exode 20, 4-5). Cela n’est pas faux car « Personne n’a jamais vu
Dieu, Le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui nous la fait connaitre »(Jn 1: 18) nous dit ST Jean le Théologien. Nous connaissons le Père par le Fils, mais nous le connaissons spirituellement, il n’est donc pas possible de le représenter, car cela serait en effet une idole.


Mais que représentons-nous en réalité? Nous représentons ce que nos pères et nous même voyons. Car, « le Verbe a été fait chair, Il a habité parmi nous, ... et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. » (Jn 1:14).
 

Ainsi, depuis l’incarnation du Verbe nos yeux de chair peuvent contempler les choses du ciel. La Tradition rapporte qu’un prince avait envoyé à Jésus un émissaire lui demandant de venir car il était malade. Jésus prenant un linge l’appliqua sur son visage qui s’y imprima, c’est la première Icône dite de « la Sainte Face » faite par notre Seigneur lui-même, il y a aussi le suaire de Turin. Tout ce que nous représentons est décrit par les écritures et/ou conforme à la Tradition orale. Les saints ici représentés ont vécus parmi nous, ils sont physiquement connus. Mais quand nous représentons les saints, ce n’est pas l’aspect physique que nous représentons, c’est la personne transfigurée par l’Esprit saint, c’est donc l’œuvre de Dieu que nous contemplons.


Si le 7e concile œcuménique a condamné l’iconoclasme, il n’a pas disparu pour autant. On le retrouve dans l’Islam, mais aussi dans des mouvements dits chrétiens, tel que le protestantisme et les mouvements évangéliques qui en découlent, méfiez-vous donc des loups qui s’introduisent dans les bergeries. Nous pouvons leur dire que nous adorons la Sainte Trinité et nous vénérons les icônes, et aussi que rejeter les Icônes c’est aussi rejeter l’incarnation du Verbe et si le Verbe ne s’est pas incarné, si le Christ n’est pas mort et ressuscité pour notre salut une telle foi est vaine.


Tous ces Saints qui nous entourent, marchent à nos côtés, tout au long de ce Grand Carême. Comme le firent les premiers apôtres, emboitons les pas de notre Seigneur Jésus-Christ suivons leurs expériences et comme eux nous pourrons voir le « Le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme. »

À tous ceux qui ont soutenu est soutiennent l’hérésie de l’iconoclasme anathème,
À tous ceux qui ont soutenu et soutiennent la culte des icônes Éternelle mémoire.
Au Père, au Fils et au Saint Esprit soit la gloire dans les siècles des siècles.

Archiprêtre Nectaire (Jean-Paul) Féménias Église Orthodoxe en Amérique - Archidiocèse du Canada

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18e Dimanche après la Pentecôte : Évangile sur la pêche miraculeuse

Luc 5, 1-11

Extrait de l’homélie de St Nicolas Vélimirovitch lue la chapelle Saint-Hilaire-de-Poitiers

 

La barque désigne le corps ; les filets qui se déchirent représentent l'esprit ancien chez l’homme, l'eau profonde correspond à la profondeur de l’âme humaine. Quand le seigneur vivant s’installe chez un homme obéissant, alors cet homme se détache du rivage ne ce monde matériel et s'éloigne des eaux sensoriels peu profondes pour aller vers les profondeurs spirituelles. Dans ces profondeurs le Seigneur lui révèle la richesse infinie de ces dons que l'homme à rechercher en vain de toutes ses forces tout au long de la nuit de son existence. Mais c'est dons sont tellement énormes que l'esprit ancien ne peut les retenir et qu'il se déchire à leur contact. C'est pourquoi le seigneur a dit : « on ne met pas de vin nouveau dans de vieilles outres » En contemplant la richesse inimaginable des dons de Dieu, l'homme obéissant se rempli de frayeur et de terreur, devant la toute puissance de Dieu comme devant ses propres péchés. Il souhaiterait à cet instant se cacher de Dieu, que Dieu s'éloigne de lui et que lui-même revienne vers son esprit ancien et à son ancienne vie. Car dès que l’éclat et la grâce de Dieu sont révélés à l'homme aussitôt celui-ci découvre sa propre situation de pêcheur, son indignité et son long éloignement de Dieu.  Mais celui qui a été conduit dans les profondeurs spirituelles Dieu ne l'abandonne pas et ne tient pas compte de ses supplications maladives : « Éloigne toi de moi » Dieu au contraire l’encourage et le réconforte en disant « Soit sans crainte ».  Par ailleurs quand Dieu procure à l’homme obéissant Sa richesse divine indicible, il ne souhaite pas que cette richesse reste seulement en lui comme le talent enterré dans la Terre par le mauvais serviteur ; Dieu souhaite que l'homme obéissant partage avec d'autres le don qu'il lui a été confié. C'est pourquoi Pierre invite une autre barque à s’occuper aussi du poisson qui a été pêché et partage les fruits de la pêche avec ses camarades Jacques et Jean et ceux qui étaient avec eux.  Mais Jacques et Jean et tous les autres s'occupent de retirer les filets, transporter le poisson dans les barques et ramer vers la rive. Ainsi tout homme discipliné qui reçoit le don de Dieu par l'intermédiaire d’un autre homme doit savoir que ce don vient de Dieu et non de l’homme. Il doit aussitôt, sans tarder, s’efforcer de conserver, multiplier et continuer à partager un tel don.  Le fait que les pêcheurs obéissants ont ramené leurs barques sur le rivage, puis les ont laissé, ainsi que tout le reste pour suivre le Christ signifie que l'homme qui a été favorisée par Dieu, quitte dans les profondeurs spirituelles, son corps avec ses passions et ses relations pécheresse. Il quitte tout, c'est-à-dire non seulement son corps et ses passions charnelles, mais aussi son esprit ancien et tous les liens de celui-ci, pour partir avec Celui qui revêt chaque appelé de la tenue nouvelle du salut et qui ne cesse d’appeler les Hommes qui Lui obéissent à aller vers les grandes profondeurs spirituelles.  Le fait que le seigneur appelle Pierre « pêcheurs d’hommes » signifie que les apôtres, les évêques, les prêtres et d’une façon générale tous les chrétiens qui ont reçu des dons de Dieu, s’efforcent avec amour et par devoir, avec l’aide de ces dons, de pêcher, c’est-à-dire de sauver le plus d’homme possible. Chacun agit selon les dons reçus : celui qui a reçu le plus doit obtenir une pêche plus importante, alors que celui qui a reçu moins, aura moins de devoirs comme le montre clairement le Seigneur dans le récit sur les talents. Il importe seulement que personne ne s'enorgueillissent du don de Dieu et ne le cache pas aux yeux des autres hommes en l’enfouissant dans la tombe de son corps, car un tel homme se condamnera lui-même à être jeté de la fournaise ardente : « là seront les pleurs et les grincements de dents ».

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5e Dimanche de carême : Dimanche de
Sainte Marie L’Egyptienne

02 avril 2023

Marc 10, 32-45 ; Luc 7, 36-50

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit


Nous voici en ce 5e dimanche de Carême. Depuis le dimanche de Zacchée, l’Église nous accompagne dans ce voyage par ses conseils, par les exemples de ceux qui nous ont précédés et aujourd’hui c’est celui de sainte Marie l’Égyptienne qu’il nous est donné de contempler.

 

Vers où marchons-nous? Nous savons que nous sommes sur les pas de Notre Seigneur Jésus Christ et aujourd’hui l’apôtre Marc nous rappelle les paroles qu’Il a dites à ses disciples avant de marcher vers Jérusalem. Il leur révèle sa Passion, ce qu’Il devra souffrir et qu’Il sera mis à mort. Mais la grande révélation est que « le troisième jour Il ressuscitera ».

 

Apparemment les apôtres Jacques et Jean n’ont pas pris l’entière mesure de la souffrance que va endurer notre Seigneur. Ils voient davantage sa résurrection et vraisemblablement son règne qui suivra « Quand tu seras dans ta gloire ». N’oublions pas que les juifs attendent un Messie selon la chair, celui qui rétablira la royauté d’Israël. Mais Jésus leur révèle : eux aussi devront souffrir, ce qui exclut que la gloire suivra la résurrection, qu’il ne Lui appartient pas de distribuer les récompenses et « que celui qui voudra devenir grand parmi vous se fera votre serviteur et celui qui voudra être le premier d’entre vous se fera l’esclave de tous. » Ajoutant « Car le fils de l’homme... est venu pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude de gens. » De même pour nous, suivre Notre Seigneur Jésus Christ est difficile même si la grâce nous protège. Nous ne devons pas chercher une quelconque récompense dans ce monde et peut-être même dans l’autre, ceci appartient au Père. Nous ne devons pas vouloir dominer nos frères comme le font les grands de ce monde, qui ne sont pas les disciples du Christ, mais au contraire servir nos frères et être prêts à donner notre vie pour eux.


L’évangile selon saint Luc, nous raconte l’attitude de cette prostituée qui ne cesse de se repentir et qui est ainsi justifiée. Nous commémorons aujourd’hui sainte Marie l’Égyptienne qui fut aussi une très grande prostituée, mais qui prenant conscience de ses fautes partit vivre, comme saint Jean-Baptiste, dans le désert. Pour ceux qui ne connaissent pas le désert du Néguev, on peut le comparer à la vallée de la mort, je vous assure que même une journée est une épreuve ; alors le restant de sa vie...c’est ce que fit sainte Marie l’Égyptienne qui s’en trouva justifiée.

 

Ceci nous montre que, quelle que soit notre faute, nous serons pardonnés à condition de prendre nous aussi notre croix et de fuir les valeurs du monde.

 

Sainte Marie l’Égyptienne prie pour nous.

 

Au Père, au Fils et au Saint-Esprit soit la gloire dans les siècles des siècles. Amen.

Archiprêtre Nectaire (Jean-Paul) Féménias Église Orthodoxe en Amérique - Archidiocèse du Canada

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4e Dimanche de carême : Dimanche de Saint Jean Climaque

26 mars 2023

Marc 9, 17- 31

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit

 

En ce quatrième dimanche de Carême l’Église nous propose l’œuvre de Saint Jean Climaque, moine syrien qui vécut vers les 6e/7e siècle. Il est connu par son traité : L’Échelle Sainte qui lui fut demandée pour l’instruction des saints moines. Ces écrits sont lus tout au long du carême dans nos monastères.

 

Accéder au paradis, redevenir l’ami de Dieu n’est pas chose aisée, car sur cette route les ruses de l’ennemi sont innombrables ; de plus, ayant une connaissance du monde divin beaucoup plus grande que la nôtre, il lui est facile de nous tromper. Le Grand Carême étant un voyage de retour vers  le Paradis, il était donc normal que cet ouvrage et son auteur fussent cités comme une étape importante.

 

Il existe un recueil d’instructions moindre par son volume, mais très important par sa sagesse, c’est la prière de Saint Ephrem le Syrien. Sous forme condensée, nous avons les quatre principaux penchants dont il faut se méfier et en opposé les quatre vertus qui nous permettent de les combattre.

 

Ainsi, après nous avoir montré, le mystère de la Croix, l’Église nous donne des instructions pour parvenir à y rejoindre notre Seigneur.

 

Ce n’est pas suffisant d’être baptisé pour devenir les disciples du Christ. Dans l’Évangile de ce jour, on voit que Notre Seigneur revient du Mont Thabor où les trois apôtres Pierre, Jacques et Jean ont assisté à sa Transfiguration. Eux maintenant savent qui est véritablement Jésus de Nazareth, mais les autres disciples l’ignorent.

 

Un homme qui amène son fils possédé d’un esprit muet, ne le sait pas non plus, et s’adressant à Jésus, il lui dit « Maître, si tu as quelques pouvoirs ». Aussitôt notre Seigneur met l’homme sur le bon chemin en lui disant « Le pouvoir c’est la Foi, tout est possible à celui qui croit » et Saint Jean Climaque nous rappelle « La Foi nous rend capables d'exécuter tout ce qu'elle nous fait entreprendre ».


Les disciples qui n’étaient pas au Mont Thabor sont dans l’expectative, pourquoi n’ont-il pas réussi à guérir l’enfant. Jésus leur donne cette instruction « cette espèce-là ne peut sortir que par le jeûne et la prière ». Instruction primordiale qui nous est donnée, particulièrement pendant le Grand Carême.


Ainsi, nous voyons qu’après nous avoir dévoilé le mystère de la Croix, l’Église nous donne les outils pour parvenir à prendre notre croix et à suivre notre Seigneur sur cette route qui nous ramène au Père. Mais ne nous y trompons pas, la route est longue et semée d’embûches, il nous faut donc nous munir de cette vertu dont nous parle Saint Éphrem, la troisième, la patience, sans oublier la quatrième, la charité, particulièrement pour le frère qui chute.

 

Au Père, au Fils et au Saint-Esprit soit la gloire dans les siècles des siècles. Amen.

Archiprêtre Nectaire (Jean-Paul) Féménias Église Orthodoxe en Amérique - Archidiocèse du Canada

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3e Dimanche de carême : Dimanche de La Croix

26 mars 2023

Marc 8, 34- 9,1

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit


« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive! »Ainsi nous parle le Seigneur.


Nous savons que nos ancêtres Adam et Éve, ayant préféré suivre les conseils de Satan, nous ont précipités hors du paradis, hors de la présence de Dieu et donc sous la coupe du diable, celui qui
divise. Cela a pour conséquence, que maintenant, nourris de toutes les mauvaises pensées nous nous éloignons de plus en plus de Dieu, nous devenons d’autres êtres, voués à devenir les esclaves de Satan, à la souffrance éternelle.


C’est à cet homme altéré qu’il nous faut renoncer. Mais comment? Le prince de ce monde est puissant, et seuls nous ne pouvons pas faire grand chose. Certes, il y a la Loi de Moïse, mais nous n’avons pas la force de la suivre. Il nous faut donc un autre guide, plus puissant que Satan, il nous faut le Tout Puissant.


Mais si Satan est un maître impitoyable, Dieu, Lui est amour et respecte nos choix, c’est ainsi qu’Il nous dit « Si quelqu’un veut venir à ma suite. » Mais aussi « qu’il renonce à lui même » c’est-à-dire à cet être dénaturé que nous sommes devenus. Nous devons prendre conscience de notre être défiguré par tous ces éléments de mort et y renoncer, car nous devons participer à notre réhabilitation. L’aide de Dieu n’est pas un acte qui se fait sans la collaboration de l’homme, ce n’est pas de la magie, c’est une œuvre commune, une liturgie, entre Dieu et l’homme. « Qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. » C’est sur cette croix que nous devons crucifier le vieil homme que nous sommes devenu, celui que Satan a défiguré, cette croix est l’instrument de notre renouveau.


Du temps où l’homme était sous la loi de Moïse, le grand Prêtre se chargeait des péchés, les siens et ceux du peuple. Étant pécheur lui-même, il connaissait nos infirmités. De même le Seigneur Jésus les connaît ayant vécu parmi nous. Les Pères disent que même s’il n’y avait pas eu le péché de nos ancêtres, il se serait incarné afin de connaître intimement celui qu’il avait créé. Mais même ayant pris notre chair il n’a pas succombé à la tentation.


Le grand prêtre accédait au sanctuaire en traversant le rideau pour offrir les sacrifices pour l’absolution des péchés. Le Seigneur Jésus lui sans péché s’est offert en sacrifice et a « pénétré au-delà des cieux » et si le grand prêtre était choisi parmi les hommes, le Seigneur Jésus a était choisi par Celui qui a dit « Tu es mon Fils, aujourd’hui je t’ai engendré » et aussi « Tu es prêtre à jamais, selon l’ordre de Melchisédech. » C’est donc le Seigneur Jésus, notre Grand Prêtre, en qui nous devons avoir confiance et suivre à tout jamais.


Il nous donne l’exemple, lui qui n’a jamais péché, de mourir sur la Croix pour y clouer nos péchés et nous ramener à la Vie. C’est cette croix, symbole de notre résurrection que nous vénérons, c’est la Vie et non la mort que nous glorifions avec toutes les puissances angéliques et que nous chantons l’Alléluia au Père, au Fils et au Saint-Esprit. À Lui soit la gloire dans les siècles des siècles. Amen.

Archiprêtre Nectaire (Jean-Paul) Féménias Église Orthodoxe en Amérique - Archidiocèse du
Canada.

2e Dimanche de carême : Dimanche de St-Grégoire Palamas

Marc 2, 1-12 et Jean 10, 9-16

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Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit

En ce deuxième dimanche de Carême, nous commémorons Saint Grégoire Palamas. Saint Grégoire a rejoint le Seigneur en 1359 et durant sa vie il fut un ardent défenseur des moines hésychastes. « L’hésychia est un genre de vie, caractérisé par la retraite dans la solitude, et en l’attitude intérieure d’une âme établie dans la paix et le silence des pensées, appliquée à la contemplation divine. » Cette attitude est décriée par Barlaam qui, empli de culture hellénique, dit « il n'est pas possible, de connaître Dieu autrement que par l’intermédiaire de ses créatures. » en d’autres termes par la connaissance des sciences naturelles. Peut-on par cette voie arriver à connaître Dieu, quand on sait qu’une théorie émise ce jour, sera contestée demain par une autre théorie, alors que Dieu, est immuable, sans commencement et sans fin?

C’est par ces sciences, prétendent ces « sages » que l’on peut connaître les « raisons qui se trouvent dans l’intelligence créatrice. » Mais, qui a connu l'intelligence du Seigneur ? (Rom 11,34) demande l’Apôtre. Comment la sagesse de la chair donnerait-elle l'image divine à l’âme de l’homme ?

Cependant, il est vrai qu’étant créés à l’image de Dieu nous possédons intérieurement ces images. Alors qu’est-ce qui, dès le début, les rend méconnaissables ? « N'est-ce pas le péché et aussi l'ignorance ou le mépris des commandements ? » « Même en étant privé de cette philosophie naturelle, à condition de purifier et de dépouiller notre âme des mœurs et des doctrines mauvaises, on peut acquérir la sagesse de Dieu qui a vaincu le monde et entrer joyeux dans l'éternité avec Lui, le seul sage. (Rom 16,27) ».

En quoi la connaissance de ces cultures peut-elle nous faire acquérir l’image divine ? Les prophètes du temps de la Loi, ont, pour la plupart, été appelés à cette dignité lorsqu'ils menaient une vie rustique ! « Et Jean, le plus haut sommet des prophètes, n'a-t-il pas passé toute sa vie dans le désert, dès sa plus tendre enfance? N'est-ce pas vers lui que regardent, de toutes leurs forces, comme vers le premier modèle, tous ceux qui abandonnent le monde ? » « Et pourquoi Celui qui est avant les siècles, qui est apparu après lui, qui est venu dans le monde pour témoigner de la vérité, (Jn 18,37) pour renouveler l’image et la faire remonter de nouveau à l'Archétype, pourquoi ne nous a-t-il pas procuré ce retour par les méthodes profanes ? Pourquoi n'a-t-il pas dit : «Si tu veux être parfait, acquiers l'éducation du dehors, hâte-toi d'assimiler les sciences, procure-toi la science des êtres»? Et pourquoi a-t-il dit au contraire : « Vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, (Mt 19,21) prends la croix et efforce-toi de me suivre ? (Mc 8,34) » Pourquoi les disciples qu'Il appelait, étaient-ils des pêcheurs, des illettrés, des rustres, et non des sages ? N’est-ce pas, « que c'est en désirant l'arbre de la connaissance et en y goûtant que nous fûmes chassés du lieu de délices ? Car nous ne voulûmes pas le cultiver et le garder (Gen 2,15) suivant le commandement, et nous cédâmes au mauvais conseiller qui y était entré en fraude et nous avait séduits par la beauté de la connaissance du bien et du mal. »

Dans l’évangile dédié à saint Grégoire Palamas le Seigneur dit : « Je suis la porte, qui entre par moi sera sauvé; il entrera et sortira. Le voleur ne vient que pour voler, égorger et pour détruire, moi, Je suis le bon pasteur. » Ne suivons pas le voleur, celui qui veut nous faire croire que c’est par la connaissance profane que nous connaîtrons Dieu et qui en fait nous mènera à la perdition si nous la prenons comme guide. Non pas que cette connaissance soit inutile, mais elle doit demeurer pour le monde, et elle doit être purifiée par notre connaissance divine pour nous aider à gérer le monde comme Dieu l’avait demandé à nos ancêtres Adam et Ève. Nous sommes aujourd’hui dans une période très difficile, car les voleurs sont de plus en plus nombreux et forts pour nous tromper et nous amener à agir contre les commandements de Dieu, et nous conduire à la mort éternelle si nous ne savons pas déjouer leurs mensonges. Pour trouver la voie du Seigneur adoptons, autant que nous le puissions la voie hésychaste. Laissons la voie profane, les vaines pensées, les réunions mondaines pour jeûner et prier. C’est par notre âme purifiée que nous deviendrons à la ressemblance de Dieu et que nous le connaîtrons. Au Père, au Fils et au Saint-Esprit soit la gloire dans les siècles des siècles. Amen

Archiprêtre Nectaire (Jean-Paul) Féménias Église Orthodoxe en Amérique - Archidiocèse
du Canada

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Premier Dimanche de carême : Dimanche de l’Orthodoxie

Jean 1, 44-52

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
Nous voici arrivés à ce premier dimanche de Carême. Certains, peuvent se demander : pourquoi toutes ces privations de ce que les hommes ont l’habitude de faire, manger s’amuser et jouir de ce que la « bonne fortune » leur offre. Saint Paul rappelle aux Hébreux ce que les ancêtres ont fait, en commençant par Moïse qui « préféra souffrir avec le peuple en renonçant à être prince d’Égypte » et il nous rappelle tous ceux, innombrables, qui ont lutter, souffert, vécut dans les déserts, préférant cela à une vie de puissance, de richesse et même d’une vie normale parmi les hommes « car ils avaient les yeux fixés sur la récompense ».
Nous sommes donc entourés de cette foule de témoins qui nous appelle à nous débarrasser du péché afin de participer à la récompense.
Mais de quelle récompense s’agit-il? L’évangéliste Jean nous soulève le voile, en nous contant la rencontre des premiers apôtres avec Jésus. Tout d’abord, Nathanaël doute: «De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon? » mais lorsqu’il est en présence de Jésus, les yeux de son coeur sont illuminés, par cette vérité « Tu es le Fils de Dieu. » Il en est de même de nous tous, chrétiens orthodoxes. À un moment de notre vie, nous avons reconnu que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus dit ensuite à Nathanaël: « Vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils
de l’homme. » C’est à dire, vous accéderez à la Vérité tout entière, à cette connaissance qui conduit à la Vie Éternelle. C’est cela la récompense.
Notre monastère connaît en ce jour une grande joie, car il y a parmi nous une jeune femme qui, comme tous ces témoins qui nous ont précédés, renonce aujourd’hui à la vie
du monde pour devenir la fiancée de Notre Seigneur Jésus-Christ, en s’engageant dans la vie monastique. Marie, nous sommes et nous demeurerons à tes côtés pour t’accompagner par nos prières, et nous comptons aussi sur les tiennes.
Aujourd’hui, l’Église Orthodoxe commémore la vénération des saintes icônes. Saint Paul nous a rappelé tous les témoins, mais depuis il y en a eu bien d’autres. C’est une grande partie d’entre eux qui sont représentés, mais en vérité ce qui est représenté, ce ne sont pas des hommes, mais des hommes emplis de l’Esprit Saint qu’ils ont acquis eux aussi par leurs souffrances, leurs renoncements, ou par une vie pieuse au service de Dieu et des hommes. À travers l’image vénérée, c’est la divinité que nous adorons. C’est par les souffrances et le martyr que le septième concile oecuménique a institué cette vérité.
En vous souhaitant à tous qu’un jour votre divinisation soit représentée, mais, si elle ne l’est pas, ce n’est pas important, car l’important c’est qu’elle le soit, il y a encore plus de saints non représentés que ceux représentés et même un nombre incalculable dont on ne connaît même pas le nom, mais Dieu les connaît, à Lui, Père File et Saint-Esprit soit la gloire dans les siècles des siècles. Amen

Archiprêtre Nectaire (Jean-Paul) Féménias Église Orthodoxe en Amérique - Archidiocèse du Canada

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Dimanche de la Tyrophagie

Matthieu 6, 14-21

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit
Mère, sœurs, nous voici arrivés au terme des préparatifs de notre voyage. Nous allons cheminer avec Notre Seigneur pendant quarante jours, jusqu’à Jérusalem où nous le verrons souffrir et mourir pour racheter nos péchés, mais aussi ressusciter
pour notre salut.
Nous avons préparé nos bagages, le désir de le voir, l’humilité, la certitude qu’Il nous pardonnera nos péchés, pour peu que nous retournions vers Lui, et l’Amour, semblable au sien, amour sans réserve pour nos frères. Cet amour qui doit engendrer le pardon. Car si nous ne pardonnons pas à nos frères, le Père non plus
ne nous pardonnera pas. Le Pardon engendre la paix et la concorde entre frères, la Paix, c’est ce que veut le Seigneur pour son Royaume. On oublie souvent que notre frère le plus proche c’est nous. Nous ne devons pas nous laisser envahir par nos ressentiments, par nos fautes, et nous juger nous même. Enfermons-nous dans
notre secret, parfumons notre tête c’est-à-dire notre moi intérieur pour gagner cette paix afin de recevoir Notre Seigneur.
Pour avoir cette paix, n’amassons pas de trésors sur cette terre ; c’est-à-dire
laissons de côté toutes ces attirances mondaines qui nous détournent de Dieu, de la Vie. Pour se débarrasser de tous ces démons, il nous faut veiller et prier nous dit le Seigneur. Veiller, ce n’est pas seulement ne pas dormir, c’est aussi être dans le moment présent, ne pas laisser notre esprit vagabonder, c’est le jeûne de l’esprit;
ainsi la prière pourra s’installer en nous.
Mettons tout ce que nous pouvons, notre trésor, dans ces semaines à venir, afin que notre cœur soit illuminé par Sa Résurrection. Car là où est notre trésor là est notre cœur.
Nous allons donc entreprendre ce voyage, et lorsqu’on part en voyage il est d’usage de demander la bénédiction du prêtre. Pour ce voyage nous suivrons cet usage et à l’issue des vêpres de ce soir nous accomplirons cette cérémonie en nous
demandant mutuellement pardon et recevoir la bénédiction du prêtre.
Au Père, au Fils et au Saint-Esprit soit la gloire dans les siècles des siècles. Amen


Archiprêtre Nectaire (Jean-Paul) Féménias Église Orthodoxe en Amérique - Archidiocèse du Canada

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Dimanche de l’Apokréo

Matthieu 25, 31-46

Ces trois précédents dimanches, l’Église nous a proposé trois Évangiles qui nous enseignent trois conditions pour nous rapprocher de Dieu. La volonté de Le voir, l’humilité pour nous laisser enseigner par l’Esprit-Saint, ne pas craindre que nos péchés nous condamnent à jamais, car Dieu se réjouit quand « Celui qui est mort revient à la Vie ». Mais, que faut-il faire pour plaire à Dieu? Car Dieu, nous ne le voyons pas, nous ne pouvons converser avec Lui comme avec un semblable et nous ne pouvons savoir directement si nos actes Lui conviennent.
L’apôtre Paul nous donne en exemple notre attitude envers les viandes immolées. En manger ou pas est neutre en ce qui nous concerne, mais, « peut causer la chute de notre frère, » aussi vaut-il mieux s’en passer. Ainsi, devons-nous examiner notre attitude envers nos frères, car ce que nous leur faisons, c’est au Christ lui-même que nous le faisons. C’est tout l’enseignement que le Seigneur Lui même nous donne en ce jour et que nous relate saint Matthieu.
Cette attitude est extrêmement importante aux yeux de Dieu, c’est un critère sur lequel nous serons jugés à la fin des temps. Le Seigneur nous dira plus tard : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé ». Ainsi, Il place l’Amour fraternel comme une valeur aussi importante que la Loi de Moïse. Venant temporellement à sa suite, l’Amour est
l’accomplissement de la Loi.
Mais de quel amour parle-t-Il ? Car aujourd’hui ce mot est galvaudé, on aime sa parenté, mais on aime aussi son chien et les pommes de terre. Il ne s’agit pas de cet amour, il s’agit de l’Amour que Dieu a pour nous, qui est un amour inconditionnel, un Amour qui n’attend rien en retour, un Amour qui a amené le Christ à mourir sur la Croix pour le salut du monde ; « Il n’y a pas de plus grand Amour que de donner sa vie pour son frère. »
Cet Amour est nécessaire à l’Humanité, car sans cet Amour il ne peut y avoir de Paix sur la terre : « Bienheureux les doux, car ils hériteront la terre, Bienheureux les pacificateurs, car ils seront appelés fils de Dieu. » Peut-être direz-vous que c’est une assertion sans fondement, car on ne voit pas de sociétés vivre ainsi.
Mais nous constatons son contraire, l’orgueil, la volonté de domination, la cupidité, conduisent l’humanité à la guerre, au crime et à la souffrance. Gardons ceci dans nos cœurs et essayons dans ce carême d’éliminer tout ressentiment envers nos frères et d’aimer même nos ennemis.
Au Père, au Fils et au Saint-Esprit soit la gloire dans les siècles des siècles. Amen

Archiprêtre Nectaire (Jean-Paul) Féménias Église Orthodoxe en Amérique - Archidiocèse du Canada

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Dimanche du Fils prodigue

Luc 15, 11-32

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Cet homme qui avait deux fils, c’est « Notre Père, qui est aux cieux » les deux fils sont: le premier, le monde angélique et le second, l’humanité. Dieu a tout donné à l’homme, et en premier lieu la vie, le tirant du non-être à l’être. Il l’a placé au Paradis, prés de Lui, mais ce fils a préféré utiliser tous ces dons, cet héritage pour sa convenance personnelle, suivant ses propres idées.


« Mais quand, il eut tout dépensé, une grande famine survint ». Quand on s’éloigne de Dieu, lequel est notre nourriture substantielle, la famine survient. Les nourritures terrestres peuvent nourrir le corps et l’âme, mais pas l'esprit, « Car l’homme ne se nourrit pas que du pain, mais de toutes paroles de mon Père. » Lorsque cette faim arrive, nous avons deux solutions : la première, comme le jeune homme, c’est d’aller garder les porcs d’un habitant de ce monde sans Dieu ; c’est-à-dire le diable. Au bout d’un certain temps, on se rend compte que même en s’avilissant « en gardant les porcs » on s’enfonce de plus en plus, on a de plus en plus faim, car on n’obtient rien, « même pas les caroubes ». En effet, le diable veut des esclaves et n’a pas le pouvoir de nourrir l’homme tel que Dieu l’a créé.


Heureux, l’homme, qui se souvient qu’il y a une autre voie, et qui en toute humilité retourne vers le Père. À ce moment-là, le ciel s’ouvre de nouveau. Bienheureux, ceux qui comme le premier fils ne se sont jamais éloignés du Père ; mais généralement, notre destin est celui du second fils. Fiers de nos capacités, nous n’avons
qu’une envie, jouir de cette vie terrestre. Il faut souvent un évènement difficile, individuel ou collectif, qualifié par le monde comme malheureux, pour prendre conscience que nous sommes en train de sombrer. Dieu permet de tels évènements, Il les permet, mais n’en est jamais la cause, la cause c’est notre mauvais choix. Nous avons toujours la possibilité de retourner vers Lui ou, de continuer dans la voie de la perdition. Quelque soit notre péché, si nous nous repentons avec humilité « Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis pas digne d’être appelé ton fils » alors ses bras s’ouvriront tout grand, Il nous accompagnera vers la Vie éternelle, et Il se réjouira avec toutes les puissance célestes que « celui qui était mort est revenu à la Vie ».


Comme Zachée, tournons-nous vers Dieu, comme le publicain humilions nos cœurs et avançons sans crainte car le Fils nous a dit : « Tous les péchés, excepté le péché contre l’Esprit Saint, vous seront pardonnés. » et le Père nous ouvrira tout grand ses bras et nous pourrons retrouver son amour et la Vie.
Au Père au Fils et au Saint-Esprit soit la gloire dans les siècles des siècles.


Archiprêtre Nectaire (Jean-Paul) Féménias Église Orthodoxe en Amérique - Archidiocèse
du Canada

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Dimanche du Pharisien et du Publicain

Luc 18, 10-14

Pour recevoir le Seigneur Jésus, je disais lors du dimanche de Zacchée qu’il faut
ouvrir son cœur ; mais, avec quelle attitude? Dans cet Évangile, deux attitudes
nous sont présentées. Tout d’abord celle du Pharisien, qui respecte
scrupuleusement la Loi, et pense donc être un juste, sans péchés ; l’autre le
publicain, ostracisé par les Pharisiens car étant en dehors de la Loi pensant être
perdu, car plein de péchés. Et pourtant, l’Évangéliste Luc nous dit que c’est ce
dernier qui retourne justifié.
En effet, suivre la Loi est bien, mais si nous arrivons à faire cela ce n’est pas par
nos mérites, mais par la grâce divine. Si nous pensons que c’est par nos mérites
alors nous pensons que nous sommes des justes qui sommes arrivés au royaume de
Dieu, mais il n’en est rien. Il nous faut encore avoir la vie éternelle et pour cela
nous devons être lavés du péché par la mort et la Résurrection de notre Seigneur, et
enseigné par l’Esprit Saint. Mais quand nous pensons tout savoir, être des justes,
c’est à dire sans péchés, pensez-vous que nous puissions encore être enseignés? On
ne peut remplir un verre plein?
L’autre, le publicain, qui pense être perdu, rejeté du Royaume de Dieu à cause de
ses péchés et qui implore le Seigneur Dieu de le sauver. C’est la bonne attitude, car
elle laisse le Seigneur agir en nous. Étant la vie, il nous ramène à la vie.
Dans le parc de Yosemite, il y a de magnifiques et grands arbres, des conifères. Le
sol est jonché d’aiguilles qui finissent par faire un matelas épais empêchant toute
autre végétation de croître. Pour ramener la vie au sol, les rangers brûlent
périodiquement ce matelas, et ainsi la vie revient.
Il en est de même du grand carême ; période de notre vie au cours de laquelle nous
devons détecter nos péchés, accumulés au cours des ans, qui souvent nous
apparaissent comme des qualités et qui étouffent en nous la vraie Vie. Nous devons
les faire brûler au feu du jeûne et de la prière.
Après l’attitude de Zacchée, fuyons l’orgueil du pharisien qui nous abaisse et
humilions nos cœurs comme le publicain. Ce n’est que par cette attitude d’humilité
que nous pourrons être sauvés.
Au Père au Fils et au Saint-Esprit soit la gloire dans les siècles des siècles.

Archiprêtre Nectaire (Jean-Paul) Féménias
Église Orthodoxe en Amérique - Archidiocèse du Canada

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Sainte Rencontre
Présentation du Seigneur au Temple

2 février 2023

Frères bien-aimés, la tradition byzantine orthodoxe a donné à l’événement de la vie du Seigneur Jésus-Christ que nous célébrerons aujourd’hui le nom de Rencontre (Ὑπαπαντή en grec, Сретение en russe). Ce nom renvoie non pas au rituel accompli dans le Temple, selon la prescription de la Loi de Moïse, mais à une autre dimension de cet événement.

Le rituel que Joseph et Marie viennent accomplir au Temple de Jérusalem (qu’il s’agisse du rachat de l’enfant mâle premier-né ou de la purification de.Marie après la naissance de son fils) – le rituel somme toute assez banal dans la pratique religieuse juive – est l’occasion d’une entrevue beaucoup moins commune. C’est à elle que renvoie le nom grec de la fête.

Au Temple de Jérusalem, l’Enfant Jésus rencontre un prophète et une prophétesse, Syméon et Anne. Ces deux vieillards voient dans l’enfant apporté par Marie le salut de Dieu et la délivrance d’Israël. Abraham et Sarah auraient certainement aimé être à leur place. Cette rencontre est ce qu’ils attendaient le plus dans leur vie. Cet ultime rendez-vous, ils l’ont désiré de tout leur cœur. Alors, qu’importe le rituel de la Loi ? Cette rencontre du Dieu incarné avec un homme et une femme est le moment le plus beau de ce récit évangélique. La tradition liturgique orthodoxe a raison de l’avoir retenue en premier lieu.

Se tenant au milieu du temple de pierre, où le Saint-Esprit l’a conduit, Syméon reçoit dans ses bras le temple vivant de Dieu pour être affranchi de la

prison de son corps. Cette image du salut n’a pas échappé à Origène qui écrit : « L’Esprit Saint le conduisit donc au temple. Toi aussi, si tu veux tenir Jésus, le serrer dans tes mains et mériter de sortir de prison, fais tous tes efforts pour te laisser guider par l’Esprit et venir au temple de Dieu. Et voici que maintenant tu te tiens dans le temple du Seigneur Jésus, c’est-à-dire dans son Église, le temple construit de ‘pierres vives’ (1 P 2, 5). Tu es dans le temple du Seigneur quand ta vie et ta conduite sont vraiment dignes du nom qui désigne l’Église » (Homélies sur saint Luc XV, 3).

J’espère, chers frères, que vous y êtes aussi non pas seulement physiquement, mais spirituellement, dans ce temple, qu’est l’Église des saints, pour vivre le rendez-vous le plus extraordinaire et le plus bouleversant qui soit. Vous allez rencontrer votre Créateur en chair et en os qu’il a assumé de la Vierge.sainte, vous allez recueillir dans vos mains, dans votre bouche, dans votre cœur le salut préparé par Dieu à la face de tous les peuples, le Fils de Marie, la lumière des nations et la gloire d’Israël. Recevez donc le Seigneur Jésus, rendez grâce à Dieu pour ce don aussi immense que gratuit et prophétisez, comme Syméon et Anne. Louez Celui qui vous délivre de tous les liens et, avec Anne, annoncez à tous ceux qui cherchent la délivrance qu’elle nous vient par l’Enfant de la liberté, notre Seigneur Jésus.


Alexandre Siniakov. Séminaire orthodoxe russe en France, Vendredi 15 Février 2013

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Dimanche de Zachée

29 janvier 2023

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit


Amen. L’Église aujourd’hui nous propose cet Évangile que l’on nomme le dimanche de Zachée.

Qui est Zachée? C’est un petit homme par la taille, mais grand, socialement parlant, car chef des publicains. Toutefois, ces publicains sont honnis par les juifs et considérés particulièrement comme impurs. Zachée a entendu parler de Jésus et il veut le voir. Étant tout petit, il court devant la foule, grimpe sur un sycomore, un grand arbre ; et là, Jésus l’apercevant lui dit : « Descends, car aujourd’hui je viens chez toi. »

Que pouvons-nous en penser? Nous, hommes, sommes tout petits au Royaume de Dieu. Des êtres minuscules et insignifiants. Des êtres qui ont trahi Dieu en ne suivant pas ses recommandations, alors que les anges, eux chantent sans cesse ; Saint, Saint, Saint le Seigneur Dieu Sabaoth. Parmi les puissances angéliques, nous sommes donc des pécheurs.

Nous aussi nous avons entendu parler de Jésus, mais, qui est-il? Quel est cet homme? Soit, il fait des miracles, mais à part cela! Nous ne savons d’où il vient, qui Il est et qu’est-ce qu’Il nous veut?

Pour essayer de le connaître, nous aons comme Zachée, prendre de la hauteur ; non pas en montant sur un sycomore, mais sur la Tradition Chrétienne Orthodoxe qui est enracinée dans les sept conciles œcuméniques, sur le sang des martyrs et sur les écrits des Pères. C’est par leurs prières, par l’étude de leurs vies ascétiques et en essayant de les imiter que nous commencerons à connaître Jésus.

C’est en faisant ces efforts que Jésus nous verra, qu’Il décidera de venir en nous et d’y demeurer, car c’est Lui qui choisit ses disciples.

C’est ainsi qu’Il vient dans nos cœurs qu’Il connaît parfaitement. Zachée se justifie, mais Jésus sait que lui aussi est un fils d’Abraham, un fils de la promesse; comme nous le devenons quand nous Lui ouvrons notre cœur. Nous reconnaissons ainsi qu’Il est celui qui est venu sauver ce qui était perdu. N’oublions pas que Jésus signifie « Dieu sauve »

On peut dire que ce dimanche est le prologue du carême, ce n’est pas encore le carême, mais il nous montre pourquoi le carême. Et c’est tout simple : purifier nos cœurs afin que Jésus puisse y venir avec le Père et le Saint-Esprit et nous sauver.


À Lui, avec le Père et le Saint-Esprit soit la gloire dans les siècles des siècles.


Archiprêtre Nectaire (Jean-Paul) Féménias

Église Orthodoxe en Amérique

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